Lorsqu’il a reçu l’appel de Julien BriseBois, le directeur général des Admirals de Norfolk, l’invitant à joindre les rangs de sa formation, Jean-Philippe Côté ne se doutait pas qu’il allait connaître l’une de ses meilleures saisons en carrière.
Après un séjour de deux ans en Allemagne et quelques rencontres disputées dans la Ligue de la Côte Est en début de saison, Côté s’est entendu avec le club-école du Lightning de Tampa Bay le 18 novembre, équipe avec laquelle lui et ses coéquipiers ont écrit une page d’histoire en remportant les 28 derniers matchs de la saison régulière.
Les Admirals, qui ont clôturé la dernière campagne avec un impressionnant dossier de 55-18-1-2, ont surpassé la marque plus grand nombre de gains de suite en une saison. L’ancienne marque était de 18.
« Plus les matchs passaient, plus les formations adverses espéraient stopper notre séquence, avoue Coté en entrevue au RDS.ca. La saison vient de se terminer, alors on commence à réaliser que nous avons accompli quelque chose de grandiose. »
Décidément, l’organisation du Lightning ne fait pas les choses comme les autres depuis quelques saisons. En plus d’aligner six joueurs québécois, soit Côté, Mark Barberio, Pierre-Cédric Labrie, Michel Ouellet, Alexandre Picard et Philip-Michael Devos, les Admirals ont misé sur plusieurs joueurs non repêchés.
« Certaines organisations investissent énormément d’argent et fondent beaucoup d’espoir sur les choix au repêchage, analyse l’ancien défenseur de l’organisation du Canadien. À Norfolk, j’ai constaté que les dirigeants ont donné une chance à des joueurs autonomes qui n’ont pas été sélectionnés afin de former la meilleure équipe possible. »
Vous voulez des preuves? Vétéran de cinq saisons dans la Ligue américaine de hockey, l’imposant attaquant Pierre-Cédric Labrie a mérité de disputer 14 rencontres avec le Lightning. Le capitaine de la formation de la Virginie Mike Angelidis, qui a participé à 369 matchs dans la AHL, a eu l’occasion de jouer ses six premières rencontres dans le circuit Bettman.
« Je ne suis pas convaincu que toutes les organisations auraient rappelé des joueurs en raison de leur statut, indique Côté, qui a conclu la saison avec une fiche de +26. Pour un joueur de ma trempe, c’est encourageant. »
Accepter son rôle, une saison à la fois
Reconnu pour être un défenseur physique et efficace en défensive, celui qui sera trentenaire dans quelques jours n’a pas mis une croix sur la LNH, mais sait très bien que le temps commence à jouer contre lui. Avec l’excellente saison qu’il vient de connaître à la ligue bleue des Admirals, il a cependant espoir de dénicher un contrat rapidement en vue de la prochaine saison.
« L’idéal pour moi serait de signer un contrat à deux volets, que ce soit à Norfolk ou ailleurs, indique le fils d’Alain Côté, l’ancien joueur des Nordiques. Ce serait une victoire, considérant où j’étais en début de saison. J’ai jadis passé des étés assez pénibles à m’entraîner sans savoir où j’irais, mais j’espère que ce ne sera pas le cas cette année. »
Côté, qui a joué 334 matchs avec les Bulldogs de Hamilton, a compris son rôle au fil des ans. Il accepterait volontiers un poste de sixième ou septième défenseur au sein d’une organisation ou un rôle de vétéran prêt à aider les jeunes qui aspirent à la LNH.
« Oui, je veux passer à un niveau supérieur, comme tous les joueurs qui tentent d’améliorer leur sort, tranche Côté. Si j’atteins la Ligue nationale, je serais le plus heureux et je le prendrais comme un boni. »
Le plaisir de jouer au hockey
Le défenseur québécois a porté l’uniforme du Tricolore à huit reprises au cours de la saison 2005-06. Deux ans plus tard, après cinq ans passés dans l’organisation du Canadien, Côté a tourné la page.
Après avoir tenté sa chance avec les Penguins de Wilkes-Barre, où il a joué 50 matchs, Côté a décidé de déménager ses pénates en Allemagne, disputant une saison à Kassel et l’autre à Hambourg.
« J’étais satisfait avec ma carrière en Europe, mais je savais que je n’avais pas accompli tout ce que je voulais, confie Côté. Je considère que je suis un meilleur joueur que lorsque j’ai eu ma première chance. »
Le natif de Québec a donc pris le chemin d’Abbotsford dans le but d’entreprendre la campagne avec le Heat. Comble de malheur, les Flames cèdent plusieurs vétérans à leur club-école et Côté s'est retrouvé en Californie.
« J’avais une bonne relation avec l’entraîneur à Abbotsford, mais j’ai dû piler sur mon orgueil et jouer près d’un mois dans la Ligue de la Côte Est. J’ai pris cette situation avec philosophie, car j’ai toujours eu du plaisir à jouer au hockey. »
L’appel de Julien BriseBois ne pouvait mieux tomber.
